Province de Buenos Aires. Bilan des élections législatives de mi-mandat – Conférence – débat du 9 septembre 2025

Résumé du débat organisé par l’Observatoire de l’Argentine Contemporaine le 9 septembre 2025

Martín Armelino, professeur à l’UNSAM, chercheur au CONICET a developpé les points suivants : tout d’abord l’élection fut une surprise face à la victoire péroniste : personne ne s’attendait à une victoire avec 14 points d’écart, ni à ce que le péronisme remporte 6 des 8 circonscriptions électorales, y compris la première circonscription (traditionnellement anti-péroniste). Une élection qui s’est déroulée en marge de l’élection nationale, révélant des tensions internes au sein du péronisme (kirchnérisme vs non-kirchnérisme) et la faiblesse territoriale de La Libertad Avanza (LLA). Martin met en avant les travaux publics et la présence de l’État comme des atouts face à l’ajustement de Milei. Le gouverneur Axel Kicillof apparaît comme une figure clé, voire présidentiable, mais il doit consolider son leadership et gérer les tensions avec le kirchnérisme de La Cámpora. L’élection anticipée était un risque qui a porté ses fruits, mais il doit maintenant définir son cap vers 2027.
Santiago Giorgetta, fondateur de Proyección Consultora, auteur du documentaire « Cuando acecha la crueldad » (Quand la cruauté guette) a quant à lui soutenu que c’est la base électorale, et non la direction, qui a favorisé l’unité pour vaincre Milei. Le péronisme a gagné par rejet du modèle économique de LLA, et non par enthousiasme. Le parti de Milei a sous-estimé l’impact de la crise économique sur les secteurs populaires et a perdu le soutien des jeunes et des classes populaires. Par ailleurs le péronisme a gagné grâce à son ancrage municipal (84 municipalités sur 135) passant a presque 100 municipalités après dimanche et à la gestion de Kicillof, qui contrastait avec « l’État absent » de Milei. Quant au scenario futur, le péronisme doit maintenir sa campagne territoriale pour les élections nationales le 26 octobre. LLA a un plafond de 35 % et son noyau dur est idéologique (anti-péroniste, électeurs de plus de 50 ans, classe moyenne-supérieure). Le « cercle rouge » (élites économiques) pourrait chercher à remplacer Milei si son modèle échoue.
Pablo Stefanoni, modérateur, journaliste et analyste politique a souligné que l’élection provinciale s’est nationalisée et a réinitialisé le scénario pour les élections d’octobre, où auparavant la victoire du gouvernement était considérée comme acquise. Il a remarqué la fragilité de l’unité péroniste et a soutenu que LLA n’a pas réussi à capitaliser sur le vote anti-péroniste et son avenir est incertain.

Questions et opinions des participants
Divers questions ont été posées comme sur le vote refuge : « La victoire péroniste était un « vote contre » Milei, et non un soutien enthousiaste au péronisme. La crise de la représentation et la crainte d’un approfondissement de l’ajustement ont conduit les électeurs à se réfugier dans ce qu’ils connaissent ».
Un autre participant souligne l’incertitude quant à l’avenir de la droite et la possibilité que le « cercle rouge » cherche un remplaçant à Milei. Un troisième souligne l’autonomie relative entre l’économie et la politique, et la nécessité de ne pas tirer de conclusions hâtives sur octobre. Un autre participant s’interroge sur l’impact du taux de participation élevé (63 %) et sur la manière dont il profite au péronisme, même si l’abstention reste importante.

Conclusion générale : Les élections du 7 septembre ont marqué un tournant : le péronisme s’est réaffirmé comme une alternative face à l’échec de LLA, mais son avenir dépend du maintien de l’unité et du lien territorial. La droite est en crise et le gouvernement national n’a pas la marge de manœuvre nécessaire pour redresser son image. Le scénario pour octobre est incertain, mais le péronisme part avec un avantage s’il parvient à capitaliser sur le mécontentement social.

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